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hervé morin - Page 2

  • A la recherche de «vrais» centristes

    Avec les récents développements politiques, politiciens diront les mauvaises langues ou tout simplement les déçus, on est en droit de se demander s’il existe encore des «vrais» centristes dans le paysage politique français.

    Les accords pour les régionales entre l’UDI, le MoDem et LR mais encore plus les déclarations des leaders centristes semblent démontrer un infléchissement certain à droite des partis qui se disent centristes.

     

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  • Le Parti radical, fer de lance de l’indépendance de l’UDI?

    Laurent Hénart veut un candidat UDI à la prochaine présidentielle et il veut que ce soit son ami, Jean-Christophe Lagarde, avec qui il a contribué à créer le parti derrière Jean-Louis Borloo, qui représente la formation de centre-droit et de la droite modérée.

    De même, il souhaite ressouder la famille centriste et c’est la raison pour laquelle il a invité François Bayrou au congrès de la formation dont il est le président, ce week-end.

    Il pourra également parler avec Jean-Michel Baylet, le leader des Radicaux de gauche (centre-gauche), lui aussi invité.

     

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  • Lagarde, présidentiable ou marchand de tapis?

    L’UDI est-elle en train de justifier toutes les moqueries et les injures que déversent les adversaires du Centre depuis le Révolution française, à savoir que les centristes ne sont que des opportunistes sans grandes convictions, à la recherche du meilleur accord électoral, c’est-à-dire celui qui leur donne le plus d’élus et le plus de sièges dans le gouvernement, peu importe avec qui et sur quoi?

    Au vu de ce que l’on voit et de ce que l’on entend ces dernières semaines, beaucoup de sympathisants mais aussi de militants centristes sont en droit d’avoir quelques craintes.

     

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  • Vers une absence du Centre à la présidentielle de 2017?

    Même s’il est trop tôt pour affirmer qu’il n’y aura pas de candidat centriste à la présidentielle de 2017, tel n’est pas le cas pour se demander s’il y en aura un, tellement la candidature au poste suprême se prépare en amont et que nous sommes désormais à moins de deux ans du premier tour.

    Or, s’il n’est pas douteux que quelques uns pensent à se présenter et fourbissent leurs armes plus ou moins en secret, comme Jean-Christophe Lagarde ou François Bayrou, il y a malgré tout une probabilité certaine que le Centre soit absent de la compétition de 2017.

    Les derniers développements dans la sphère centriste semblent indiquer un scénario à plusieurs entrées qui aboutirait à un ralliement des principaux partis centristes à l’UMP et de quelques confettis politiques au PS.

     

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  • L’avenir politique d’Hervé Morin est-il à l’UDI?

    De semaines en semaines, d’interviews en interviews, Hervé Morin continue à jouer contre l’UDI. Ce qui était au départ une petite musique est devenu avec le temps une véritable musique militaire avec cymbales et grosse caisse.

    Les divers commentateurs ne s’y trompent pas qui parlent de propos qui sentent le renoncement et la défaite programmée en 2017.

     

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  • L’UDI peut-elle résister à l’UMP?

    Depuis  les élections municipales de 2014 et, surtout, les élections départementales de 2015, la pression de l’UMP pour que l’UDI se range à ses côtés dans toutes les élections à venir s’est accentuée.

    On comprend fort bien l’intérêt de l’UMP pour une alliance électorale dès le premier tour qui devrait permettre aux candidats de la Droite (et, subsidiairement, du Centre) d’arriver en tête devant ceux du PS et du FN, en particulier à la présidentielle mais pas seulement.

     

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  • Primaire UMP: Les bonnes raisons pour que le Centre n’y participe pas

    L’UMP a donc fixé les règles de sa future primaire qui lui permettra de choisir son candidat à l’élection présidentielle de 2017.

    Une primaire qui sera «ouverte» aux candidats centristes si ceux-ci souhaitent y participer.

    Cette annonce a déjà semé la zizanie chez les leaders du Centre, François Bayrou se déclarant opposé à toute participation, Hervé Morin y étant totalement favorable et Jean-Christophe bottant en touche, indiquant que cette question serait traitée plus tard…

    Au-delà des conditions «techniques» d’une candidature (parrainage, représentativité, etc.), c’est des conditions politiques qu’il convient de discuter pour savoir si les partis centristes doivent ou non s’y associer comme le veulent ardemment tous les responsables de l’UMP.

    On connait les raisons qui militent en faveur d’une candidature commune de la Droite et du Centre en 2017 tellement elles sont rabâchées du côté UMP et dans les médias.

    D’abord, une meilleure efficacité dès le premier tour de la présidentielle – puis aux législatives – qui éviterait la possible absence d’un candidat de droite au second tour, devancé par celui du PS et du FN au cas où les voix centristes viendraient à lui manquer (ce qui permettrait alors et par ailleurs de faire porter aux centristes l’entière responsabilité de l’échec d’une Droite incapable aujourd’hui d’être porteuse d’une véritable dynamique politique).

    Ensuite, une meilleure efficacité dans la mise au point d’un programme électoral commun Droite-Centre en vue d’une victoire qui semble inexorable puis d’un contrat de gouvernement qui s’appuierait sur ce programme.

    Enfin, un jeu gagnant-gagnant puisque l’UMP hériterait de la présidence de la république en tant que parti dominant de la coalition mais les partis centristes, eux, auraient droit à des lots de consolation importants avec l’élection de nombreux députés et des places de choix dans le gouvernement qui serait formé après les victoires à la présidentielle et aux législatives.

    Certes, ce n’est pas rien pour les partis centristes qui ne semblent pas à l’heure actuelle capables de faire un score conséquent à la présidentielle et qui devront nécessairement nouer des alliances aux législatives pour le deuxième tour.

    Mais de meilleures raisons militent pour que le Centre ne participe pas à cette primaire et qu’il en ressorte, tout comme la France, malgré tout, gagnant sur le moyen et le long terme.

    La première est évidemment celle de l’identité centriste et la deuxième, son corollaire, celle de son indépendance.

    La participation des partis centristes à la primaire de l’UMP (qui sera rebaptisée d’ici là «Les Républicains») est une perte, et de la première et de la seconde.

    Une perte d’identité puisque les candidats centristes, pour avoir une chance d’emporter la primaire (ce qui semble une évidence s’ils se présentent, sinon leur présence ne sert à rien d’autre qu’à servir la soupe à l’UMP et à faire croire qu’il s’agit d’une primaire Droite-Centre, ce qu’elle n’est pas en réalité), devront s’adresser à une population majoritairement de droite, donc de présenter un programme électoral sensé la séduire et non véritablement centriste qui n’aurait guère de chance de l’intéresser.

    Une perte d’indépendance parce qu’en se présentant à cette primaire, les partis centristes acceptent donc la perte d’identité dont on vient de parler mais aussi de s’en remettre à un parti tiers pour l’organisation de la désignation de leur candidat et de lier leur destin à celui de l’UMP quoi qu’il arrive.

    D’où un risque évident et important de vassalisation qui embarquera les partis centristes dans un processus de satellisation pour les cinq prochaines années après la présidentielle.

    La troisième raison est l’existence même d’un espace centriste au-delà des échéances de 2017.

    En abandonnant son indépendance (et son identité), les partis centristes réduisent de fait leur espace politique, tant en matière programmatique qu’électorale.

    Si voter pour le Centre revient au même que de voter pour la Droite puisque le candidat sera évidemment de Droite vu la supériorité de l’UMP dans cette alliance totalement déséquilibrée, alors les électeurs qui feront ce choix se demanderont pourquoi continuer à voter pour les partis centristes d’autant que ceux-ci auront adopté un programme commun avec le parti de droite vainqueur.

    Comment, en outre, affirmer sa spécificité, autrement que par des rodomontades ridicules et sans aucun effet genre Radicaux de gauche face au PS, alors que l’on a décidé librement de la mettre en retrait.

    Mais cela ne serait pas aussi problématique s’il ne s’agissait que de cuisine électorale.

    Car, c’est la quatrième raison et sans doute la principale, en abdiquant d’être un pôle politique indépendant, les partis centristes abdiquent de présenter leur projet et leur programme aux Français lors du premier tour de la présidentielle et de celui, par la suite, des législatives.

    Ils affirment donc, dès le départ, que leurs différences et leur originalité n’existent pas et, en tout cas, ne sont pas assez importantes pour être soumises à l’appréciation des électeurs.

    Rappelons-nous tout le mal que ce comportement a fait aux centristes lors de l’élection de 1995 où certains soutinrent Chirac et d’autres Balladur, deux hommes de droite, deux hommes de l’UMP.

    Car, en V° République, ne pas présenter un candidat à la présidentielle, élection-phare, que l’on s’en félicite ou qu’on le regrette, est un aveu d’inexistence politique même si cela permet de se garantir des postes futurs.

    Mais l’engagement politique n’est pas un engagement pour ceux-ci mais pour des idées.

    Si les centristes décident, dès le départ, de ne pas se battre pour les leurs, alors à quoi servent-ils?

    Bien sûr, ils prennent un risque mais celui-ci fait partie du courage politique, essentiel à la démocratie qui, pour fonctionner réellement, doit avoir le choix entre des projets politiques différents.

    Tout cela n’empêche nullement les coalitions et les unions pour le second tour.

    Actuellement, il semble que celle qui concerne les partis centristes se fera avec l’UMP.

    Pourquoi pas?

    Mais avant de s’allier avec un parti qui défend une vision politique différente, même si elle a des proximités avec la vôtre, vous devez aller au combat politique pour présenter cette dernière, la défendre et convaincre les électeurs qu’elle est la bonne pour eux et pour le pays.

    Quant à la crainte de voir un deuxième tour PS-FN, disons tout de suite que les centristes doivent également avoir la même crainte qu’un duel UMP-FN.

    La démocratie perdra effectivement si l’extrême-droite se retrouve qualifiée pour le second tour quelle que soit la configuration de celui-ci.

    Nous en sommes encore loin et, in fine, si la situation politique fin 2016-début 2017 montrait que le FN était en capacité d’éliminer le candidat de droite, il y aurait alors la possibilité pour l’UMP, l’UDI et le Mouvement démocrate de s’assoir autour d’une table de négociation pour la désignation d’un candidat commun et unique autour d’un véritable programme électoral Droite-Centre.

    Mais cette négociation n’aurait rien à voir avec l’abdication des partis centristes à désigner leur(s) propre(s) candidat(s) et d’adopter leur(s) propre(s) programme(s) en se fondant d’ores et déjà dans une primaire UMP qui n’est pas la leur et ne sera jamais la leur.

    Oui, à ce moment-là, ce sera une vraie négociation entre partenaires indépendants et ayant gardé, chacun, leur dignité politique.

    Et ça change tout pour les centristes et, surtout, pour le Centrisme, ce pourquoi les partis centristes se battent… ou sont sensés se battre!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Jean-Christophe Lagarde, danger potentiel pour le Centre et l’UDI?

    Une des mises en garde répétées d’Hervé Morin, de Jean-Christophe Fromantin et de leurs amis respectifs avant, pendant et après l’élection de Jean-Christophe Lagarde au poste de président de l’UDI a été de dénoncer sa dangerosité sur la pérennité de la formation de centre-droit mais aussi sur ce qu’est et doit être le Centre, pointant ses pratiques, selon eux peu orthodoxes, voire de voyou, mais aussi une parole qui souvent dérape.

    Quelques mois après son intronisation, certains éléments du discours et des actes de Lagarde laissent penser qu’ils n’avaient pas tout à fait tort.

    L’impression que donne le président de l’UDI est double.

    D’une part, celle d’une volonté d’imposer l’UDI et sa personne dans le débat politique à tout prix.

    Voilà qui n’est pas négatif si l’on pense que le parti a un très important déficit de crédibilité dans l’opinion publique et que lui-même a un déficit de notoriété encore plus important.

    Sans oublier que le Centre est aujourd’hui incarné, pour la plupart des gens, par François Bayrou, président du Mouvement démocrate, mais par aucune personnalité de l’UDI depuis la retraite politique de Jean-Louis Borloo, comme vient de le rappeler un sondage sur les personnalités qui feraient un «bon président» où Lagarde, certes apparaît mais dans les derniers du classement.

    Dans cette optique, l’opposition frontale face à l’extrême-droite et au FN permet de positionner l’UDI comme la formation la plus pugnace contre leurs thèses et de donner de la visibilité médiatique à son président, le tout dans une légitimité sur le combat contre l’extrême-droite qui ne souffre aucune discussion.

    Et puis, bousculer par une agressivité au bon sens du terme les situations acquises, tant à droite qu’à gauche qu’à l’intérieur même des partis centristes où certains notables locaux ont tout verrouillé au mépris de toute dynamique, est salutaire.

    D’autre part, celle d’un homme qui est dans la surenchère systématique et dans la réaction virulente plutôt que dans l’échange d’arguments.

    Après son élection à la tête de l’UDI, on pensait qu’il adopterait un profil plus consensuel que celui qu’on lui connaissait depuis des années à l’UDF puis au Nouveau centre et enfin à l’UDI et qui a poussé beaucoup de dirigeants de cette dernière à soutenir Hervé Morin pour la présidence de la formation de centre-droit.

    Pas du tout. A plusieurs occasions, Jean-Christophe Lagarde a sur-réagi à une situation ou à une critique, faisant écho à ses humeurs dénoncées par ses opposants ainsi qu’à son surnom de «Sarkozy du 9-3», «compliment» donné, entre autres, par ses «amis» (critiques) UMP du département...

    Ce fut le cas, dès sa prise de fonction de président de l’UDI, lorsqu’il a traité sans aucune preuve de «menteur» le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet, lors de la polémique sur les propos tenus par François Fillon à l’encontre de Nicolas Sarkozy, une charge qui n’avait strictement aucun intérêt politique, ni pour lui, ni pour l’UDI, ni pour le Centre – il suffisait qu'il dise qu'il s'agissait d'une histoire entre le PS et l'UMP – mais qui semblait être un acte d’autorité (pour s’imposer) et de reconnaissance (pour exister).

    Cela a été le cas sur la loi Macron qu’il a critiqué sans cesse et sans nuance alors qu’elle contenait, aux dires mêmes de plusieurs membres éminents de son parti, nombre de mesures positives que prônent, en plus, les centristes

    Bien avant même de pouvoir savoir si la loi était amendable, il a déclaré qu’il ne la voterait pas quoiqu’il arrive.

    Une posture d’opposition systématique qui le renvoie à son statut de second couteau qu’il a connu et qu’il a détesté de l’UDF à l’UDI et qui le faisait ruer dans les brancards plus que de nécessité.

    Cela vient, à nouveau, d’être le cas sur le conflit en Syrie à propos de la visite d’un sénateur de son parti à Damas pour rencontrer Bachar Al-Assad.

    Dans le dernier cas, non seulement, il a légitimé le voyage de François Zocchetto (en accord avec les sympathisants de son parti selon un sondage) en expliquant même qu’il faudra un jour reparler avec le dictateur syrien.

    Mais, afin de contrer les critiques qui se sont multipliées sur cette visite à un boucher sanguinaire, il en a rajouté plus que de mesure en en profitant, comme l’ont noté les médias, à être le seul représentant d’un parti républicain à critiquer la conduite de la guerre contre Daesh (ou organisation de l’état islamique) et d’attaquer François Hollande directement pour sa soi-disant incohérence dans sa position dans ce conflit.

    Si ses efforts pour donner une exposition à l’UDI et à son président doivent être salués, sa technique du bulldozer qui tire sur tout ce qui bouge pour faire le buzz ou pour avoir un diplôme de bon opposant ou encore pour être continuellement dans le rapport de force peut avoir, in fine, l’effet inverse de celui recherché.

    Car Jean-Christophe Lagarde n’est pas là pour séduire les électeurs de la droite radicale et extrême et encore moins leurs militants.

    Sa base, ce sont des électeurs qui refusent le plus souvent une vision d’opposition basique, un manichéisme partisan et l’absence de nuances, même s’ils sont de droite modérée et dont il doit s’attacher les votes en montrant son sérieux et sa responsabilité.

    Aujourd’hui, peut-être, nombre d’entre eux sont séduits par un discours vigoureux qui permet au Centre de se faire – parfois – entendre.

    Mais plus il sera martelé, avec les dérapages inéluctables qu’il comporte, plus il sèmera le doute chez les Français et, surtout, les sympathisants centristes.

    Plus il continuera à adopter la stratégie médiatique d’un Sarkozy, plus il brouillera le message du Centre.

    A ce moment là, si Jean-Christophe Lagarde n’a pas changé de style, forme et contenu compris, alors oui, il peut devenir dangereux pour l’UDI et le Centre, ouvrant, par ailleurs, un boulevard à François Bayrou qui n’en demande pas tant mais qui connaît bien l’homme.

    Espérons qu’il saura cultiver ses qualités et corriger ses défauts pour être un digne représentant du Centre.

    Il pourrait prendre exemple sur Yves Jégo, candidat malheureux à la présidence de l’UDI, dont les déclarations sont souvent justes «centristement» parlant ces dernières semaines, lui qui fut un inconditionnel de Sarkozy…

    Et ça tombe plutôt bien puisque Jégo et Lagarde sont alliés au sein de la majorité qui gouverne l’UDI.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Comment expliquer la mansuétude de l’UDI pour Bachar Al-Assad?

    Le voyage à Damas d’une délégation de quatre parlementaires français pour y rencontrer le dirigeant du pays, Bachar Al-Assad et dans laquelle se trouvait François Zocchetto, sénateur-maire UDI de Laval, a provoqué de nombreux remous et de réactions négatives (voir, par exemple, la tribune de Jean-François Borrou sur notre site).

    Alors qu’une majorité de la classe politique mais aussi de Français condamnent cette visite à un régime dictatorial selon un sondage IFOP pour le JDD, l’UDI joue une partition différente, tant au niveau de ses dirigeants que de ses sympathisants.

    Pendant que François Zocchetto tentait de justifier sa poignée de main à Assad tout en ne regrettant pas une seconde son déplacement, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, soutenait celui qui est le président du groupe centriste au Sénat, tout comme d’ailleurs Hervé Morin et Jean-Christophe Fromantin, deux anciens candidats à la présidence et tous deux députés.

    De plus, tous estiment qu’il faut dès à présent renouer le dialogue avec Assad.

    Jean-Christophe Lagarde se montre même particulièrement virulent contre François Hollande et la manière dont il mène la lutte contre Daesh pour soutenir l’initiative de Zocchetto.

    Quant aux sympathisants UDI, ils sont 57% à approuver cette visite (dont 14% «tout à fait») ce qui en fait le seul groupe de sondés dans ce cas (les sympathisants du MoDem étant 51% à la désapprouver, de même que 56% de ceux qui ont voté Bayrou à la présidentielle de 2012 ainsi que 71% des Français).

    En outre, ils estiment à 70% qu’il faut renouer le dialogue avec le régime d’Assad (56% des Français y étant à l’inverse opposés).

    Enfin, ils sont 77% à vouloir une intervention militaire en Syrie (les plus nombreux du panel devant ceux du MoDem à 72%).

    Comment expliquer cette étonnante particularité de l’UDI et de ses sympathisants – plutôt classés dans les modérés – au vu des valeurs du Centre et de la nature même du régime syrien dont les exactions sont monstrueuses et fort documentées?

    La réponse se trouve dans la sociologie politique avec une référence indispensable aux croyances religieuses.

    L’UDI – tout comme le MoDem – se revendique comme un héritier de la démocratie chrétienne.

    La montée de l’Islam et, surtout de l’islamisme violent et du terrorisme version Al Qaida, Daesh et Boko Haram, est une préoccupation majeure pour les adhérents et les sympathisants du parti centriste.

    Surtout quand ce terrorisme décide de s’attaquer aux chrétiens et plus particulièrement, pour l’instant, à ceux qui se trouvent encore au Moyen Orient, de l’Egypte à la Syrie en passant par l’Irak ou la Libye.

    Ainsi, Jean-Christophe Fromantin estime, dans une interview au Parisien, «indispensable» de dialoguer avec le régime de Damas, parlant de «tendance génocidaire» des islamistes à l’encontre des chrétiens d’Orient alors que, selon lui, au temps d’une Syrie dirigée entièrement par Assad «chrétiens et musulmans cohabitaient de façon apaisée».

    Mais c’est tout autant par solidarité avec ces chrétiens qui sont victimes de meurtres et de cruautés inacceptables que par une volonté de faire barrage dès à présent à une possible exportation sur le sol européen et français de cette violence aveugle et bestiale que le réflexe est de s’allier avec tous ceux qui se battent (ou prétendent de le faire comme Assad qui, en réalité, instrumentalise les exactions contre les chrétiens à son profit tout en laissant faire Daesh) contre le terrorisme islamiste.

    C’est de cette façon que l’on peut également comprendre le soutien tout aussi étonnant de nombreux leaders centristes à Vladimir Poutine qui est considéré comme le rempart de la civilisation chrétienne, à la fois, dans sa lutte contre l’Islam radical dans son pays mais aussi dans son soutien au régime d’Assad.

    Est-ce à dire que l’UDI et ses sympathisants pensent que nous sommes entrés dans une nouvelle guerre de religion?

    Hervé Morin a ainsi déclaré sur France 2 qu’«on est dans un climat qui, de près ou de loin, s’approche de cette guerre des religions dans laquelle nous sommes en train de, progressivement, aller».

    Néanmoins, un autre sondage réalisé par l’IFOP pour le site Atlantico en rapport avec les attentats de Paris montre que les sympathisants ne vont pas, encore, dans ce sens.

    Ainsi, 65% des sympathisants UDI estimaient qu’il «ne faut pas faire d’amalgame, les musulmans vivent paisiblement en France et seuls des islamistes radicaux représentent une menace».

    Reste que selon un sondage IPSOS-Le Monde, 70% des sympathisants de l’UDI (la plus forte proportion pour un groupe) estiment que la France est en guerre contre le terrorisme islamique (contre 53% pour l’ensemble des Français).

    Dans le même sondage 50% des sympathisants UDI estiment que l’Islam n’est pas «une religion compatible avec les valeurs de la société française».

    Mais, ce qui confirme, en tout cas, la forte base religieuse des électeurs de l’UDI est que 60% désapprouvent et sont opposés à la publication de caricatures du style de Charlie Hebdo qui, rappelons-le, ciblent souvent le christianisme et plus spécifiquement la religion catholique.

    C’est le pourcentage le plus élevé du panel à égalité avec l’électorat UMP.

    Dès lors, il est plus facile d’expliquer les réactions des responsables et des sympathisants de l’UDI au voyage des quatre parlementaires en Syrie.

    De même, on peut également expliquer que les sympathisants UDI soient moins regardant sur les atrocités du régime d’Assad (qui ne visent pas spécifiquement les chrétiens) que sur celles des jihadistes de Daesh (qui s’abattent de plus en plus sur les chrétiens).

    Par ailleurs, le premier ne risque pas d’intervenir militairement en France alors que les seconds menacent notre pays constamment et les attentats du 11 janvier dernier ont prouvé leur pouvoir de nuisance et de mort.

    Dès lors, faire alliance avec Assad n’est avant tout, pour l’UDI et son électorat, qu’un moyen d’éliminer la menace terroristes contre l’Europe et la France.

    Cependant, il est plus difficile de comprendre comment un parti et des sympathisants qui se disent humanistes peuvent vouloir autant faire alliance avec un tyran contre des terroristes, l’un tout autant sanguinaire que les autres.

    L’angoisse, voire la peur, est sans doute un élément moteur qui permet de détourner le regard des charniers du régime au nom du principe de réalité que les relations extérieures, même d’une démocratie, ne se font pas avec des principes humanistes mais avec la recherche d’une efficacité maximum en fonction du but à atteindre.

    Pourtant, il est sans doute faux de croire qu’Assad est incontournable dans le combat contre Daesh, lui qui, ne contrôle plus qu’une infime partie du territoire syrien et dont la parole ne vaut pas grand chose.

    Se battre victorieusement contre l’organisation terroriste est possible sans passer une alliance avec Assad.

    Enfin, n’oublions pas que le régime syrien est un régime terroriste depuis longtemps.

    Dirigé alors par le père de Bachar, Hafez, il a été responsable de nombreux attentats meurtriers ayant touché notamment la France, entre autres celui de l’immeuble du Drakkar à Beyrouth qui fit 58 morts, tous militaires français venus défendre les chrétiens du Liban, le 23 octobre 1983, revendiqué par un des grands amis du régime… l’Organisation du Jihad Islamique!

    Alexandre Vatimbella

     

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    (Sondage IFOP pour le JDD réalisé les 26 et 27 février 2015 par internet auprès d’un échantillon de 1.007 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

    (Sondage IFOP pour Atlantico réalisé les 19 et 20 février 2015 par internet auprès d’un échantillon de 1.002 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

    (Sondage IPSOS pour Le Monde réalisé les 21 et 22 janvier 2015 par internet auprès d’un échantillon de 1.003 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

     

     

     

  • La bataille pour l’axe central sera sanglante

    Petit à petit, l’idée fait son chemin.

    Tant du côté de ses partisans déclarés que de ses adversaires acharnés, la possibilité de la constitution d’un axe central – qui renverrait du même coup les radicaux de droite et de gauche vers leur conservatisme et leur rivalité avec les extrêmes de chaque camp – afin de mettre sur pied une coalition libérale (modérés de droite et de gauche avec les centristes) est de plus en plus au cœur des discussions politiques.

    Pourquoi?

    D’abord parce que le paysage politique est en plein bouleversement avec la montée du Front national (crédité de 30% dans les sondages sur les prochaines élections départementales) et le désenchantement des partis politiques traditionnels et de leurs dirigeants (François Hollande est de nouveau très bas dans les baromètres d’opinion tandis que seuls 22% des Français souhaitent que Nicolas Sarkozy se présente en 2017).

    Ensuite parce que la sociologie politique nous dit qu’aujourd’hui il y a une convergence de vues plus forte entre un libéral de droite et un libéral de gauche qu’entre eux et leurs pendants radicaux et conservateurs qui sont pourtant dans le même parti qu’eux, soit à l’UMP, soit au PS.

    D’où l’espoir, pour les uns, d’une grande force libérale et sociale, réformiste et européenne, humaniste et respectueuse, et la crainte, pour les autres, d’un éclatement des partis et des repères idéologiques qui sont largement issus du système politique mis en place par la Constitution de la V° République.

    Ainsi, on peut imaginer que la mise sur pied d’une coalition centrale soit la vraie naissance d’un tripartisme avec à chacun de ses bords les radicaux qui seraient, pour une grande partie d’entre eux, en relation électorale et programmatique avec les extrêmes.

    Du côté des personnalités politiques de premier plan qui se placent pour prendre, à terme, le leadership de cet axe central, on trouve Alain Juppé, Manuel Valls, François Bayrou – mais curieusement pas Jean-Christophe Lagarde dont la grande peur est plutôt de se faire absorber par cette nouvelle force politique et qui joue parfois à outrance le particularisme de l’UDI et souhaite être reconnu comme le défenseur intransigeant d’un Centre indépendant (où il est en concurrence avec Bayrou).

    Et la bataille pour son contrôle risque d’être particulièrement sanglante.

    Dire cela semble très excessif actuellement où les sourires, les clins d’œil et les amabilités sont de mise entre les différents protagonistes qui se montrent d’une grande civilité les uns vis-à-vis des autres.

    Chacun est là, jure-t-il, croix de bois, crois de fer, si je mens je vais en enfer, pour aimer son prochain «axiste» et en faire son «compagnon» politique.

    Ainsi en est-il d’Alain Juppé et de François Bayrou qui clament partout à qui veut l’entendre qu’ils sont amis pour la vie.

    Le second jure qu’il aidera le premier à devenir président de la république en 2017 même s’il a nuancé son discours dithyrambique, ces derniers temps, envers son ami girondin parce qu’il s’est rendu compte qu’après sa traversée du désert suite à son mauvais score à la présidentielle de 2012, il avait une carte à jouer et une chance à la prochaine échéance élyséenne.

    Quant au premier, il trouve parfois le soutien de son ami béarnais un peu encombrant dans son bras de fer avec Nicolas Sarkozy et, surtout, par rapport aux militants de l’UMP, voire un peu trop «si ce n’est toi qui y va, ce sera moi» qui, décodé, signifie «j’ai une envie furieuse d’y aller et je parie sur ton échec lors des primaires de la Droite pour te remplacer comme héraut de l’axe central».

    Car, ne l’oublions pas, Juppé et Bayrou, tout comme Manuel Valls, Jean-Christophe Lagarde ou Hervé Morin et, pourquoi pas, Jean-Louis Borloo par ailleurs, sont aussi et avant tout des hommes ambitieux qui lorgnent le même espace politique, au centre où se trouve le point d’équilibre de ce fameux axe central.

    Et si tous ceux-ci doivent s’allier pour donner vie et consistance à cet axe, il n’y aura donc qu’un chef, in fine.

    C’est la loi du genre.

    Et chacun a, non seulement, envie d’être celui-là mais possède également des arguments pour prétendre être l’heureux élu.

    Dès lors, il y aura bataille.

    Elle sera d’abord feutrée, voire peu visible mais réelle comme c’est le cas actuellement, mais elle finira en opposition frontale, car il ne peut en être autrement au vu des personnalités en présence et du fait qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde sur le trône du Mont Olympe central…

    Il est difficile de dire qui va gagner tant nombre de paramètres sont encore difficiles à définir et sur ceux que l’on connaît, des événements plus ou moins prévisibles peuvent changer la donne à tout moment.

    Par exemple, la position d’Alain Juppé qui semble très forte au vu des sondages et de l’exposition médiatique de l’intéressé, pourrait se dégonfler très rapidement au moindre couac, tellement l’ancien premier ministre est obligé de jongler avec les idées, les positionnements et les personnalités qui le soutiennent pour n’heurter aucun de ses électorats potentiels dont il aura besoin pour s’imposer.

    A l’inverse, la position de François Bayrou pourrait se raffermir dans les mois qui viennent, d’autant que les médias ne l’ont pas abandonné et que sa fonction de premier édile de Pau suscite souvent des compliments.

    Quant à Manuel Valls, tout dépendra des résultats de son action ou, à tout le moins, de sa capacité à démontrer qu’il a tout tenté, qu’il avait raison d’aller dans la direction où il est allé et que l’’échec, s’il y a, n’est pas de sa responsabilité.

    Jean-Christophe Lagarde part de plus loin et sa stratégie ne semble pas, pour l’instant, d’occuper ce terrain du rassembleur d’un axe central.

    Cependant, il n’est pas hors jeu, tout comme Jean-Louis Borloo, s’il lui prenait l’envie de revenir en politique…

    Peut-être d’autres personnalités politiques émergeront dans les mois et les deux années qui viennent.

    Tout ce que l’on sait, c’est que si constitution d’un axe central il y a, les prétendants à l’incarner seront nombreux et ne se feront pas de cadeaux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme